Le voyage et l'exploration sont des thématiques très importantes dans le monde de One Piece. Le monde ouvert s'est imposé comme une évidence pour One Piece : World Seeker. Pour autant, le titre de Ganbarion est-il convaincant ? Loin de là, malheureusement, autant être clair d'entrée de jeu.
L'histoire de One Piece : World Seeker est assez simple. Notre bande de pirates s'introduit dans la prison volante afin d'y dérober un trésor... inexistant. C'est alors que notre joyeuse troupe est prise dans une embuscade. Luffy parvient à s'échapper et atterrir sur l'île-prison. Dès lors, il aura pour but de retrouver son équipage, mais aussi annihiler la menace qui apparaîtra peu à peu sur l'île. Nos joyeux lurons feront alors la connaissance de deux personnages : Jeanne, une anti-marines, et Isaac, le principal antagoniste, un scientifique travaillant dans la prison volante.
Simple. Basique.
Le titre de Ganbarion se présente comme un monde ouvert en 3D. Pour autant, ce n'est clairement pas le ressenti en jeu. Il s'avère vide et les interactions pauvres. Il n'y a malheureusement rien à y faire. On ne fait qu'enchaîner les quêtes et parfois s'arrêter pour récupérer des matériaux. Le tout est à 80-90% peuplé de marines ou de pirates. Ceci est bien entendu justifié par le scénario, mais il est dommage d'évoluer dans un environnement si peu "achalandé". Certes, vous rencontrez des personnes dans les différentes villes, mais en général les quelques PNJ présents font partie d'une série d'assets : personnes âgées, jeunes hommes sveltes ou enrobés et autres enfants... Seule la couleur des vêtements diffère.
L'univers propose toutefois une variété dans ses zones (mégalopole, mine, plaine ou encore forteresse sous-marine), mais ce n'est pas suffisant pour proposer un monde vivant et dans lequel le joueur a envie de s'investir. Par ailleurs, cette sensation de vacuité s'accentue par l'absence des musiques. On se retrouve à gambader dans des plaines vides et silencieuses. Il est possible d'aller activer des mélodies dans les options, mais ce n'est même pas mis en avant. Étrange.
On regrette aussi fortement l'impossibilité de naviguer avec le Sunny. Il aurait été judicieux de le faire et partir à l'exploration avec l'équipage... Pour en revenir au coeur du sujet, l'aspect monde ouvert donne un sentiment de raté. Trop vide, ennuyeux, on passe le plus clair de son temps à effectuer des voyages rapides pour ne pas parcourir des plaines inanimées.
Quant au gameplay...
Pour ceux qui se posent la question : Luffy est le seul personnage jouable de One Piece : World Seeker. Cependant, vous pourrez voir les membres de votre équipage sur le navire au fur et à mesure que vous les libérez. Certains vous donneront des quêtes comme Nami. D'autres comme Franky ou Usopp vous permettront de faire du craft de l'équipement. Vous pourrez aussi envoyer vos compagnons en vadrouille pour récupérer des matériaux pour vous.
En ce qui concerne les personnages présents en jeu, sachez que le titre comporte un système de karma. Selon que vous rendiez service et aidiez quelqu'un, ce dernier vous appréciera et pourra vous refiler des quêtes. Une mécanique dont on se passe allègrement durant toute l'aventure tant celui-ci n'impacte en rien nos pérégrinations.
Parlons du système de combat. Facile à prendre en mains, vous comprendrez rapidement les coups et leur portée. Vous avez ainsi deux approches :
- Fluide perceptif
- Fluide offensif
L'un permet d'être assez vif et de porter des coups rapidement. L'autre est davantage "bourrin" avec des enchaînements lourds. Sachant qu'il est possible d'acquérir de nouveaux coups et mouvements via l'arbre de compétences. Vous pouvez aussi acheter des attaques spéciales au nombre de 4 avec par exemple le Gum Gum Eagle Storm ou le Gum Gum Elephant.
Les fans de la série s'y retrouvent et l'arbre de compétences permet de débloquer des mouvements comme la possibilité de s'accrocher aux toits et toutes les surfaces via les bras de Luffy à la manière de Spider-Man, mais sans la classe du héros Marvel et sans les mêmes animations permettant d'enchaîner correctement les sauts. Pour en revenir au système de combat, celui-ci est assez basique. Il n'est pas possible d'effectuer de combos. Il n'y a pas de compteur de coups. La caméra quant à elle, trop proche de Luffy, ne permet pas de voir venir les menaces présentes de dos.
Le système a une grosse faille, si l'on peut la qualifier ainsi. Il y a une barre de spéciale sous celle de la vie, permettant de faire l'une des grosses attaques de Luffy. Ainsi, lorsque vous frappez, vous remplissez la jauge et des orbes (trois au total). Toutefois, lorsque vous ne donnez aucun coup, ladite barre se vide et il n'est pas possible de garder ces attaques en réserve en vue d'un combat plus ardu. Petite astuce : lorsque vous affrontez un Boss, mettez-vous en fluide offensif et protégez-vous. Une fois la protection enclenchée vous ne pourrez pas prendre de dégâts. Les patterns des Boss étant limités, il est facile d'en venir à bout. Et une chose à noter : une fois qu'un ennemi est à terre, il n'est pas possible de le frapper quand il se relève. En effet, il faut laisser le temps à la boucle d'animation revenir à l'état initial, attendre que l'ennemi enclenche son coup, puis ensuite asséner quelques coups de latte.
Pour résumer, la baston a de bons côtés mais ne procure aucun réel challenge. Trop limité, pas de combo réalisable, les animations rigides des ennemis et la caméra peu accommodante donnent au joueur un sentiment mitigé. Autre petit conseil, prenez le temps d'améliorer votre personnage. La courbe de difficulté de One Piece : World Seeker est assez inégale. Certains ennemis ne vous poseront aucun souci quand d'autres vous enverront six pieds sous terre en deux coups voire moins. Prenez donc le temps.
Joue-la comme Solid Snake
One Piece : World Seeker comporte une composante infiltration. Oui vous avez bien lu, de l'infiltration. Autant être franc, cela ne fonctionne jamais. Certes, vous pouvez assommer des ennemis avec un coup en fourbe dans le dos, mais clairement, ce n'est pas viable. Avec des vilains qui vous repèrent de loin, il est difficile d'y arriver. De plus, il y a une mécanique de gameplay consistant à se cacher dans un tonneau, mais là encore, ça tombe à l'eau. Le tonneau se détériore au fur et à mesure de l'avancée et puis on se fait rapidement repérer. Le jeu ne sanctionne d'ailleurs pas si l'on échoue dans l'infiltration. Il nous laisse clairement préférer jouer les gros bras en toutes circonstances.
Une histoire d'exploration
Comme dit plus haut, One Piece : World Seeker c'est avant tout le goût de l'aventure et de l'exploration. Outre les missions, vous aurez des ressources à récupérer et des coffres à ouvrir. Ces coffres vous demanderont un temps d'attente avant ouverture (de longues secondes frustrantes).
Sauf que ce souffle épique est atténué par un monde sans âme, sans saveur. Vous devez tout de même explorer les lieux dans leur intégralité, la carte étant masquée par un épais brouillard de guerre. Une fois tout découvert, car la map n'étant heureusement pas bien vaste, vous passerez surtout par le voyage rapide. Celui-ci implique un long, long, très long temps de chargement.
Faisons aussi mention des murs invisibles présents à différents endroits, vous empêchant par exemple d'entrer dans des commerces, sauter d'une falaise ou encore aller trop loin dans des endroits qui semblaient pourtant accessibles. Ces points noirs viennent ternir une aventure déjà pas très fascinante, c'est d'autant plus frustrant quand on sait que le scénario fut rédigé par Eiichirō Oda (créateur de One piece) lui-même.
Sheraf... Tu connais pas Sheraf ?
One Piece : World Seeker tourne sous l'Unreal Engine 4 et fait un mélange de Cel-Shading pour les personnages et de réalisme pour ses environnements. Un mélange atypique, pas forcément dérangeant.
Ce n'est clairement pas la claque de l'année. Et cest d'autant plus dommage car c'est techniquement solide, et aucune baisse de framerate n'a été ressentie aussi bien durant l'exploration que les phases de combat. Le jeu s'en sort plutôt pas mal de ce côté-là, à défaut de performer dans ses autres aspects. En somme, ça se laisse jouer sans jamais tutoyer les sommets.